vendredi 22 mars 2013

DRACULA A PARIS

Sur les traces de Dracula

Demain, Jacques Sirgent lira des extraits de son livre dédié aux vampires à Paris, avant de faire visiter son effrayant musée des Lilas.

Bérangère Lepetit | Publié le 22.03.2013, 04h22 

LE PARISIEN

Les Lilas, le 15 mars. Jacques Sirgent a créé le musée des Vampires et des Monstres imaginaires dans sa maison familiale. Il abrite de nombreux ouvrages sur Dracula, une collection d’affiches, des monstres ou des têtes de mort, et une reproduction de l’impasse de Jack l’Eventreur, dans la cave.

Les Lilas, le 15 mars. Jacques Sirgent a créé le musée des Vampires et des Monstres imaginaires dans sa maison familiale. Il abrite de nombreux ouvrages sur Dracula, une collection d’affiches, des monstres ou des têtes de mort, et une reproduction de l’impasse de Jack l’Eventreur, dans la cave. | (LP/B.L.)

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L’antre de Dracula se situerait-il non pas en Roumanie mais en Ile-de-? Voilà une nouvelle qui agacerait Vlad l’Empaleur, le tyran sanguinaire de Roumanie qui aurait inspiré la légende et qui est mis à l’honneur ce week-end au Salon du livre de * à l’occasion d’un débat « Dracula, entre mythe et réalité ».
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Mais pour une immersion complète dans le pays des vampires, rien de tel que le Salon du livre OFF, une soirée très particulière organisée demain soir de 19 heures à 21 heures à la librairie anglophone parisienne, The Abbey Bookshop, en présence du vampirologue Jacques Sirgent, qui viendra lire des passages de son dernier ouvrage (voir encadré). Les présentations faites, il entraînera les plus téméraires dans sa vieille demeure aux Lilas, unique « musée privé des vampires et des monstres de l’imaginaire », en .

Car Jacques Sirgent ne reçoit que le soir, à la nuit tombée, et sur réservation. L’endroit mais surtout le personnage, vampirologue de profession et dernier traducteur français en date du « Dracula » de Bram Stoker, méritent le détour. Long manteau de cuir noir battant sur les chevilles, Jacques Sirgent, 58 ans, est une apparition. Il s’habille intégralement en noir depuis l’âge de 20 ans, « par timidité », confie-t-il au milieu du bric-à-brac de son salon-musée où s’amassent des tonnes de livres poussiéreux et d’où sortent des murs des mains pâles aux ongles laqués de rouge.

 
C’est à 7 ans que naît son amour des revenants, après avoir vu « sans l’avis de ses parents » le film muet allemand de Murnau, « Nosferatu ». Il habite alors au Canada, où ses parents ont émigré. Là, il fréquente une « école catholique rigoriste irlandaise », « où j’ai appris que les filles, c’était le diable ». Il s’en est remis. Il a failli épouser une « prof de fac » en Louisiane avant de succomber à Paris au charme d’une « sorcière », explique-t-il dans un petit sourire, une dénommée Clotilde D’Albepierre, auteure de livres pour enfants et « passionnée de sciences occultes ».
Un vampirologue émérite

Avenant et affable, l’homme aux petites lunettes est une encyclopédie vivante des monstres et légendes. Il adore disserter des heures sur les fantômes « qui reviennent quand on leur fait du mal », intervenir dans des classes de « décrocheurs » en Seine-Saint-Denis ou organiser des visites ésotériques du Père-Lachaise, un cimetière qu’il connaît comme sa poche.

Universitaire émérite, diplômé de l’université de Genève, Jacques Sirgent donne aujourd’hui des conférences au Chili, au Canada ou aux Etats-Unis. Mais il affirme ne pas « croire aux vampires » — « c’est le reflet du vampire qui m’intéresse. Ce qu’il révèle sur la société ». Il avoue juste, avec une joie enfantine, son béguin pour « les revenants ». Et de lâcher que l’esprit de son grand-père, un sculpteur italien, a élu domicile dans sa cave. Autodérision ou douce folie? Le vampirologue assume le « folklore » du personnage gothique qu’il s’est construit.

« Jacques est très reconnu dans le milieu », confie son ami, le prêtre exorciste François Poublan. « Quelqu’un de pur, un précurseur à mille lieux de ceux qui surfent sur la mode du vampirisme pour se faire de l’argent facile. » Et que pense Jacques Sirgent de la série à succès « Twilight »? « Une bluette marketing, peste-t-il. Les vampires sont décidément trop subversifs pour les Américains. »

* Porte de Versailles, dimanche, sur la grande scène, débat de 16h30 à 17h30, « Dracula entre mythe et réalité » avec des auteurs roumains. A partir de 19 heures demain soir, Salon du Livre OFF à la librairie bilingue The Abbey Bookshop, 29, rue de la Parcheminerie, Paris (Ve). Lectures de François Sirgent, suivies d’une visite gratuite du musée des Vampires des Lilas, au 14, rue Jules-David. Tél. 01.43.62.80.76.
Le Parisien

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